Dois autores e duas obras que conversam muito bem: "Jacques le Fataliste et son maître", de Denis Diderot (Langres 1713 - Paris 1784), e "Memórias Póstumas de Brás Cubas", de Machado de Assis (Rio de Janeiro 1839 - Rio de Janeiro 1908).
Diderot escreveu o romance "Jacques le Fataliste et son maître" entre 1765 e 1780.
Machado de Assis escreveu "Memórias póstumas de Brás Cubas" entre março e dezembro de 1880.
Vejamos trechos de cada obra:
1. Jacques le Fataliste et son maître
Jacques commença l’histoire de ses amours. C’était l’après-dîner: il faisait un temps lourd; son maître s’endormit. La nuit les surprit au milieu des champs; les voilà fourvoyés. Voilà le maître dans une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet, et le pauvre diable disant à chaque coup: “Celui-là était apparement encore écrit là-haut…” (p. 26)
Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et quel ne tiendrait qu’à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu’il me plairait. Qu’est-ce qui m’empêcherait de marier le maître et de le faire cocu? d'embarquer Jacques pour les îles? d'y conduire son maître? de les ramener tous les deux en France sur le même vaisseau? Qu’il est facile de faire des contes! Mais ils en seront quittes l’un et l’autre por une mauvaise nuit, et vous pour ce délai. (p. 26-27)
Vous concevez, lecteur, jusqu’où je pourrai pousser cette conversation sur un sujet dont on a tant parlé, tant écrit depuis deux milles ans, sans être d’un pas plus avancé. Si vous me savez peu de gré de ce que je vous dis, sachez-m’en beaucoup de ce que je ne vous dis pas. (p. 31)
Lecteur, il me vient un scrupule, c’est d’avoir fait honneur à Jacques ou à son maître de quelques réflexions qui vous appartiennent de droit; si cela est, vous pouvez les reprendre sans qu’ils s’en formalisent. (p. 236)
Vous ne croirez pas cela, lecteur. (p. 263)
Lecteur, qui m’empêcherait de jeter ici le cocher, les chevaux, la voiture, les maîtres et les valets dans une fondrière? Si la fondrière vous fait peur, qui m’empêcherait de les amener sains et saufs dans la ville où j’accrocherais leur voiture à une autre, dans laquelle je renfermerais d’autres jeunes gens ivres? Il y aurait des mots offensants de dits, une querelle, des épées tirées, une bagarre dans toutes les règles. Qui m’empêcherait, si vous n’aimez pas les bagarres, de substituer à ces jeunes gens Mlle Agathe, avec une de ses tantes? (p. 281)
2. Memórias póstumas de Brás Cubas
Morri de uma pneumonia, mas se lhe disser que foi menos a pneumonia, do que uma idéia grandiosa e útil, a causa da minha morte, é possível que o leitor me não creia, e todavia é verdade. Vou expor-lhe sumariamente o caso. Julgue-o por si mesmo. (p. 3)
Decida o leitor entre o militar e o cônego; eu volto ao emplasto. (p. 4)
Que me conste, ainda ninguém relatou o seu próprio delírio; faço-o eu, e a ciência mo agradecerá. Se o leitor não é dado à contemplação destes fenômenos mentais, pode saltar o capítulo; vá direto à narração. (p. 10)
Já o leitor compreendeu que era a razão que voltava à casa, e convidava a Sandice a sair, clamando, e com melhor jus, as palavras de Tartufo: La maison est à moi, c'est à vou d’en sortir. (P. 17)
Conversas
Os trechos acima revelam que os dois autores relatam os amores e eventos da vida de seus personagens principais, Jacques e Brás Cubas. Utilizam a mesma estratégia de conversar com o leitor, convidando-o, muitas vezes, a opinar ou decidir sobre o rumo da obra.
De acordo com "Le Petit Larousse des Écrivains Français”,
À travers la grande diversité de l’oeuvre de Diderot, on peut observer presque une constante: la forme dialoguée. […] Pourquoi cette quasi-omniprésence du dialogue? C’est la forme la plus appropriée pour échanger des idées et transcrire les tensions de la pensée. Diderot n’a jamais voulu disserter ni prêcher. Le dialogue lui permet de saisir sa pensée dans son jaillissement, dans sa dynamique et d’inciter le lecteur à prendre parti.
Machado de Assis, que falava e conhecia muito bem o idioma francês, muito provavelmente leu "Jacques le Fatalista et son maître” e deve ter sido fortemente influenciado pelo escritor francês.
Referências
1. Denis Diderot. Jacques le fataliste. Paris: Garnier-Flammarion, 1970. 316p.
2. Machado de Assis. Memórias póstumas de Brás Cubas. São Paulo: Globo, 1997. 208p.
3. Catherine Mory. Le Petit Larousse des Écrivains Français. Paris: Larousse, 2012, p. 108-111.